dimanche 30 septembre 2012

Annecy Memory

Annecy par le petit bout de la lorgnette
Depuis 1960, année où le festival s'installe dans l'ancien casino grâce au dynamique ciné-club d'Annecy, il n'a cessé d'être le carrefour du 7ème Art bis où tous les grands noms se retrouvent accompagnés d'une  foule d'aficionados.
Tous les passionné(e)s ont des souvenirs à partager certains cocasses, d'autres plus sérieux ou intimes. Ce ne sont pas des histoires de dinosaures de l'image par image, mais tout simplement les souvenirs de ceux qui ont eut la chance ou le plaisir de vivre des instants rares et de côtoyer des auteurs merveilleux. Tout est bon à prendre quand on parle cinéma d'animation. Ce blog accepte les témoignages et la participation de tous ceux et toutes celles qui ont toujours su que le festival du film d'animation d'Annecy est le rendez-vous mondial des frapadingues du cinéma d'animation.
Les articles récents sont à leur date de parution, les autres sont classés par année.
A vos plumes. (annecy.memory@gmail.com)
52 ans séparent ces deux affiches. La première fut créée par Alexandre Alexeïeff sur son écran d'épingles. 
Coïncidence, l'éditon 2012 proposait Le Grand Ailleurs et le petit ici de Michèle Lemieux.

PS. Pour ma part, je ne peux faire remonter mes souvenirs qu'à l'année 1971, date de mon premier festival. Ce fut magique. Tout ce qui est antérieur provient d'archives.
Dernière remarque, ce n'est pas que "mon blog", j'y mets tous mes souvenirs, mais vous êtes tous invités à commenter et aussi à me contredire.

Liens utiles et amis
Pour plus de précisions sur l'histoire de l'Asifa et du Festival voir  http://www.awn.com/mag/issue5.04/5.04pages/teningeannecyfr.php3
le site officiel mais beaucoup plus "flou" 
http://www.annecy.org/a-propos/qui-sommes-nous-/historique
et le plus  complet : http://www.dominiqueputhod.fr
http://andre.gobeli.free.fr/ que je remercie pour son autorisation de reproduire ses photographies.

vendredi 17 août 2012

1984 States contacts

Direction côte ouest

Il est temps de faire venir les grosses machines hollywoodiennes. Le Festival depuis ses débuts faisaient la fine bouche aux faiseurs de cartoons. Ils n'étaient acceptés que dans le cadre d'une rétrospective ou hommage et si celle-ci ne dépassait pas les années quarante. Bien sûr quelques stars - et pas des moindres étaient venus dans la cité savoyardes. Chuck Jones, membre du Jury (4e Jica en 1963), Friz (Isadore) Freleng (4e Rica en 1982) ou Saül Bass (1971) bien que ce dernier n'ait rien à voir avec le cartoon ; sa réputation étant plutôt liée à ses qualités de graphiste et à ses génériques pour Otto Preminger, Alfred Hitchcock...
Il faudrait qu'on me rafraîchisse la mémoire pour trouver d'autres noms !
Chuck Jones et Paul Grimault • Mrs. & Mr. Friz Freleng ; Raymond et Annie Maillet ; Michel Boschet et Barbara. • Saül Bass en plein lors du traditionnel picnic © André Gobeli.

Donc, tout un aspect de l'animation mondial, et pas la moindre, passait à la trappe. Producteurs, studios, réalisateurs, animateurs tous dans le même bain, et hop on tire la chasse. Avec de tels préjugés ça forgeait les esprits. Mais c'était dans l'air du temps. la Nouvelle Vague était passée par là remettant en cause tout un cinéma, dont celui en Studio. De nouveaux styles d'animation avaient vu le jour, etc. Je ne vais pas refaire l'histoire du cinéma d'animation, les ouvrages sur ce sujet existent à profusion.

Hollywood nous voilà !
L'idée était de pouvoir aussi booster le Festival avec la venue de Majors américaines. Le nouveau public d'Annecy demande cette ouverture qui devient indispensable à l'évolution du Festival. Il n'était pas question de renier l'actif culturel d'Annecy, au contraire, c'était son fer de lance. Il fallait rebondir dessus et intégrer, au nom d'une "culture", d'une mémoire", d'un "art" TOUT le monde, y compris ces "maudits" studios". Peut-on écrire "être moins sectaire" ? Il est évident que cette nouvelle idée allait faire des mécontent(e)s.
En route, en vol, pour les Etats-Unis. Ca se passe en août 84. Arrivée à New York City où Nous retrouvons Simone Derobert et John Canemaker (1) qui m'héberge une nuit chez lui le temps de retrouver mes amis Bruce et Marie absents qui doivent prendre le relais dans Little Italy...
On fera un crochet par le Festival d'Ottawa (qui se passe à Toronto cette année-là) où j'y retrouve Tonton-Ed-Herscovitz qui me dépanne de quelques dollars. Au bout d'une semaine de festival (toujours agréable même si la ville est relativement attrayante) nous (votre serviteur, Jean-Luc Xiberras et Anne-Marie Meneux) nous envolons pour Los Angeles. C'est la première fois que je découvre la cité des Anges. Je suis plus habitué à la côte Est avec la Grosse Pomme. Je n'ai pas un coup foudre débordant pour la ville. Mais peut-on parler de "ville" cette enfilade de banlieues où tu n'existes pas si tu ne possède pas une voiture. 
acte 1 : Disney' Studios
On loue un véhicule et direction Burbank, le quartier des Studios Disney. Un motel à quelques pas sera notre Q.G. Le lendemain, directement, nous nous dirigeons vers le Temple. Un gardien black, d'une rare indifférence, nous accueil comme des touristes lambda qu'il croise chaque jour de l'année et nous autorise à entrer (après avoir laisser nos appareils photos comme si nous pénétrions à Fort Knox). Dans un minuscule bureau, transformé en mini-musée, il y a accrochés au mur des cadres avec des images de dessins animés, des techniques, des objets du pré-cinéma. Un brave employé, soit-disant Grand Maître des lieux, nous fait une  visite guidée en bonne et due forme insistant pédagogiquement sur les base du dessin animé et de la lourdes chaîne de fabrication : Script, découpage, story-board, lay-out, animation, décor, cleaning, trace-gouache prise de vue, montage, enregistrement des bruits, des paroles, de la musique, synchronisation, etc., etc. C'est, fastidieux et… emmerdant. Faudra lui couper discrètement la parole à ce moulin pour placer le but de notre voyage et de notre visite en ces Studios vénérés par le monde  entier (un peu de brosse à  reliure ne fait pas de mal). Il nous écoute sagement et poliment (il suit les consignes managériales) mais ce n'est pas le bon interlocuteur (ça, on s'en était aperçu depuis belle lurette). Cependant il prend note de notre visite, de nos souhaits quant à la future venue des Studios. Échanges de cartes et l'affaire est dans le sac...(2)
Visite inévitable de L.A. en voiture.

acte 2 : Frisco', ILM
DIrection le Nord, San Fransisco. Objectif rencontré quelqu'un de Ilm. Autre haut lieu du cinéma et surtout de l'animation par ordinateur, effets spéciaux et tutti quanti… San Raphael (une vingtaine de km au nord, après avoir traversé le Golden Gate), là où se trouve l'antre de George Lucas. Vous savez ce qu'est un bide ? Ce fut mé-mo-rable. En fait de studios, très bien cachés dans la nature nous n'avons  vu d'Ilm que la boîte aux lettres. Connaissant Jean-Luc il ne s'arrêtera pas à cet échec et reviendra à la charge le moment venu si bien que le studio sera accueuilli au Festival quelques années plus tard dans les années 90 (j'y reviendrai car, là aussi, ce fut mé-mo-rable!). Il n'y a rien  d'autre a faire que du tourisme donc visite du Frisco traditionnel, avec descente en voiture de Lombard Street, visite de Chinatown et dégustation de crevettes sur le port. En plus il fait froid. Inutile d'y faire de vieux, nous repartons pour le  Sud.

acte 3 : Mallibu Colonyn farniente et coca-cola
De retour (la queue basse) à Los Angles. Petit ennui sur l'autoroute (un excès de vitesse) d'Anne-Marie qui doit jurer sur la Bible au motard qui nous a arrêté de ne plus  recommencer. Good Girl! Le séjour à L.A. s'achève touristiquement avec la visite inévitable de Disneyland (le vrai, celui d'Anaheim) et d'Universal Studio. Enfin on rend visite à Fini & Bill Littlejohn à Malibu Colony situé à une bonne quarantaine de km de Burbank. "Vous verrez ce n'est pas loin", nous a-t-elle affirmé. Mouais !
Au centre Bill et son épouse Fini.

Bill/William Charles Littlejohn (27/01/1914 - 17/09/2010. Merci Imdb) est un fidèle du Festival d'Annecy et membre actif de l'Asifa dont il fait partie au Conseil d'administration. Le l'ai croisé à chaque édition dans les années 70 sans vraiment l'aborder car il était vraiment impressionnant avec sa carrure et son air de Texan bourru. C'est lors de l'édition 81 que Tonton-Ed crée le lien et je découvre un vrai bonhomme, marrant, plaisantant et chaleureux.
Bill et sa femme Fini (elle parle français) nous accueillent un soir dans leur maison de Malibu Colony au bord de la plage. Hélas June Foray (3) est absente. La soirée est évidemment très agréable. La douceur extérieure nous permettra d'improviser une petite balade sur la plage et de découvrir que leurs voisins sont Barbra Streisand ou Paul Newman (entre autres). Oups!


Bill Littlejohn. Courtesy of the UCLA Animation WorkshopJune Foray.

La soirée riche en discussion, nous a permis de mieux découvrir Bill, un animateur qui croisa tout ce que l'animation américaine avait pu engendrer. Mais le côté le plus étonnant et cocasse de se personnage c'est qu'il a été comme une sorte de gauchiste là-bas. Militant syndicaliste il en a vu des vertes et des pas mûres. Activiste, son militantisme lui a été fatal. Il n'a pas toujours été persona grata dans le milieu du cartoon. Il en est que plus sympathique à  mes yeux
La grande grève de 1941 se souviendrait-elle encore de lui ? 
Hélas, sa venue en France se fera plus rare pour complètement disparaître. Retraite anticipée ? Non réélection au bureau de l'Asifa ? En tout cas Annecy a perdu une  occasion de rendre un réel hommage.


acte 4 : Mr. Chuck Jones himself
Dernier événement culturel et grand moment d'émotion, c'est ma rencontre furtive  avec Chuck Jones lors d'une projection organisée par l'Asifa Hollywood. Du 19 juin au 2 juillet avaient eu lieux les Olympiades du film d'animation, juste avant les jeux officiels.
Fini Littlejohn s'y est énormément investie (http://www.awn.com/mag/issue1.4/articles/deneroffini1.4.html). La soirée devait peut-être faire écho au palmarès des 50 Meilleurs films d'animation de tous les temps. En tout cas, Chuck Jones était bien là. Tonton Edouard fit la liaison et je serrais la main, plus intimidé que jamais, marmonnant des idioties en franglais... Plus occupé par des vieux amis et des journalistes qui le suivaient de près, il s'éclipsa rapidement. M'en fous. Chuck Jones était bien vivant et je l'avais vu ! Le contact ne sera pas rompu car, un peu plus de dix ans après, j'éditerai (Dreamland) en français son livre Chuck Amuck.

Tout voyage a une fin. Jean-Luc et Anne-Marie reprennent l'avion pour Genève, quant à moi, je poursuis mes vacances en faisant une petite virée en Greyhound via Phoenix et Las Vegas...

1. John Canemaker est un homme adorable, un historien de l'animation de très niveau, cultivé, intelligent et un vrai passionné du dessin animé. Collectionneur averti ses murs  sont encombrés d'originaux de Winsor McCay (Gerie) et de Chernobog le diable d'Une nuit sur le mont Chauve (Fantasia) animé par Bill Tytla. Miam...
 Je l'ai connu lors de mon premier voyage à N.Y. en 1975, un week-end vite passé, une escapade depuis Montréal où nous étions tout un groupe de jeunes français en visite (avec l'Ofqj) pour y découvrir l'animation. Trois semaines de vacances-découvertes. Lors de ce week-end, John nous avait fait découvrir les derniers hauts lieux du cinéma américain, dont la visite d'un studio - le dernier - une grosse bâtisse cubique comme on en voit à Hollywood. Le bâtiment, situé dans la banlieue le Bronx ou le Queens, je ne sais plus très  bien, devait dater des 30 ou 40, dernier vestige d'une époque qui avait vu passer les noms les plus prestigieux du 7e Art. Tout cela allait être rasé. 
2. La concrétisation se fera l'édition suivante en 1985 avec la  venue de ILM pour une séance mémorable (voir la page) et en 1987 avec Les Chefs-d'œuvre de Walt Disney en avant-première et en 1989 Présence de Walt Disney avec un programme Mickey Mouse War Shorts (supprimé au dernier moment ?) ; le long-métrage Oliver ans Company et une délégation menée par Peter Schneider vice-président de la production des longs-métrages.
3. June Foray qui fêtera ses 95 printemps en septembre mériterait elle aussi une standing ovation à Annecy. Malgré son âge, elle continuerait son activité professionnelle : le doublage. Depuis les années 50 elle prête (donne) sa voix à tout ce qui bouge chez les toons. Elle a cotoyé les plus grands Tex Avery, Disney, C. Jones, F. Freleng, etc. Je l'ai connue en même temps que Bill Littlejohn. Je lui consacrerai aussi une page. C'est la moindre des choses.


mercredi 15 août 2012

1971 : Le Déclic

La Jeune Mariée/Nevesta
Il y a comme ça des films qui déclenchent quelque chose en vous. Ce quelque chose d'indéfinissable mais qui vous prend les tripes et vous rend accro à jamais. C'est le cas de La Jeune Mariée de Borislav Sajtinac présenté en compétition en 1971 et récompensé (à juste titre) d'un prix.
Je garde en mémoire cette vision où la simplicité d'une animation en papiers découpés, (je suis déjà un convaincu par cette technique grâce aux films de J.-F. Laguionie) soutenu par une musique obsédante, sorte de tango qui vous mène par le bout du nez  durant 8,11 minutes. C'est simple, sobre mais efficace, d'un humour grinçant. A cette époque la Yougoslavie, par encore disloquée, est le fleuron de l'animation des pays de l'Est. On parle depuis plus d'une décennie de l'école de Zagreb, à juste titre, mais d'autres studios (Belgrade…) développent une production de grande qualité.
Ce n'est qu'en 2008, à l'occasion du Festival Cinanima à Espinho (Portugal) que je le  rencontre pour la première fois et lui avoue la voix pleine d'émotion à quel point son  film a été primordial pour moi.
Borislac Sajtinac saluant le public depuis le  balcon au casino. C'était la  tradition. © André Gobeli.

Une jeune femme attend sur un banc l'élu de son cœur. De nombreux soupirants la courtisent sans succès. Le vainqueur sera inattendu…
35 mm, coul.  (http://www.sajtinac.fr/index.php?post/2010/03/22/Yougo)

Ce premier festival d'Annecy est aussi l'occasion à chaque séance de prendre de bonnes  claques et de découvrir enfin l'animation mondiale dans se qu'elle a de contemporain. Ce  festival est aussi l'occasion de faire timidement connaissance avec différentes  personnalités que j'aborde à peine. Raoul Servais, Alexandre Alexeïeff, Nicole Salomon…

mardi 14 août 2012

2002 Savoyarde

Et ça sera une normande

En préambule : Vache de taille moyenne, a une robe blanche avec plus ou moins de taches brunes ou bringées. Elle a la réputation d'être une race mixte, qui produit une viande de qualité et dont le lait est particulièrement bien adapté à la transformation fromagère. Cela en fait la deuxième race laitière française en termes d'effectifs derrière la prim'holstein. La normande est en outre un animal emblématique de la Normandie. Elle étend toutefois son influence dans les régions avoisinantes depuis déjà longtemps, et est présente un peu partout dans le monde. (d'après Wikipedia)

Donc, cette année-là, le visuel sera vache. Drôle  d'idée pour un festival d'animation, mais bon. Je suis peut-être trop cartésien ou étroit pour apprécie le génie et l'efficacité de cette image.
Autres vache du cartoon. The Booze Hangs Hight (Bosko, 1930 • Cow and Chicken

Les éditos des directions administrative et artistique sont plus encourages sur le  contenu de la future édition. (extraits du dossier de presse)




Le grand moment qu'il faut garder c'est le palmarès, le Grand Prix : Barcode (d'Adriaan Lokman Pays-bas). 

Ce film je l'aurai sélectionné sans aucun doute. Incontestablement il a sa place dans un festival international. Mais comme Grand Prix du court-métrage je vais m'interroger quelques années encore. Pourtant, de l'aveu même de Bernard Génin (membre du Jury) le film a été élu a l'unanimité. Dont acte. Il fera partie de ces Grands prix qu'on va oublier. Pour moi, ce court a deux défauts principaux : 1/ Il ne fait pas honneur à la  technique informatique qui a depuis quelques années dépassé le stade de la répétition (en animation on appelle ça des cycles). 2/Je ne suis pas sûr qu'il éveille des évocations tant il est froid et ne montre de l'animation qu'un aspect sans que ce soit pour autant son meilleur.
Il faudrait relancer le Festival de Knokke-le-Zoute.
2002, c'est aussi l'année où le monde de l'animation perd quelques-un de ses membre : Chuck Jones (90 ans), Faith Hubley, Jan Lenica, Paul Berry (The Sandman, Annecy 93, en ill.) et Arcady (liste non exhaustive).
L'horreur et le cauchemar, genres pas assez exploités dans le cinéma d'animation.

lundi 13 août 2012

1987 : Sélectionneur

Dure épreuve, on retrousse ses manches
On ne le dira jamais assez. Sélectionner des films, c'est-à-dire en écarter une bonne partie, n'est pas une tâche facile mais qui ne pause aucun problème. Il faut bien se rendre à l'évidence, il y a de très mauvais films, il y en a aussi de très bons et, entre les deux, une quantité d'œuvres, un nombre assez important, de bonne qualité mais avec ce je ne sais quoi qui ne fait pas l'unanimité.

Pour rassurer les anxieux la pratique est relativement simple : on voit des films, on boit des cafés, on fait des pauses, on vote en notant de 0 à 3 (c'était ainsi cette année-là d'un accord commun avec mes deux co-juges), et on recommence une dizaine de jours d'affilé de 9 à 19 h. 3 zéros c'était l'élimination immédiate ; 9 points une sélection d'office. Entre les deux, c'est la bataille. Car on s'est pas mal  accroché, pas souvent, mais suffisamment pour que chacun se batte bec et ongles à défendre "son" poulain.
Le problème est survenu sur les films dits "moyens" car, impératif imposé et à respecter : un nombre de séances avec une durée déterminée. C'est incompressible. Il y a aussi l'injustice des films sélectionnés en compétition officiel et le "rebut" en panorama ou Hors compétition. Effectivement, il y a toujours des films qui pourraient basculer sans problème d'une catégorie à l'autre. La sélection n'étant pas une science exacte et les membres du jury n'étant pas des robots leurs choix font grincer des dents à chaque festival. Cela partie de ces "marronniers"  sujet de discussion intarissable à la terrasse des cafés.
Il faut savoir, que dans toute la sélection, c'est sans honte, que je reconnais avoir choisi (avec mes collègues) le meilleur de l'année. Un bon film ne se rate pas.
Grands prix ex-æquo 1987: L'Homme qui plantait des arbres de Frédéric Back, Canada. avec Un monde pourri du Bulgare Boyko Kanev (que beaucoup ont dû hélas oublier).

Cette année je suis désigné pour faire partie du jury de sélection avec la britannique Kathleen "Spud" Houston et le Hongrois Istvan Antal (pour les bios reportez vous à la page 8 du catalogue officiel). Je ne les connais pas. Nous ferons connaissance. Ils sont charmants, ne parlent pas (ou si peu) un mot de français, mais nous nous entendons parfaitement sur tout. Enfin presque. Nous sommes rapidement d'accord sur nos règles de sélection et de vote (voir plus haut) ainsi que du rythme car on nous a dressé une liste de plus 700 films à visionner ; ce que l'on fera dans leur intégralité. Nicole Salomon, qu'on ne présente plus, nous chouchoute en tant que secrétaire. Elle m'assistera en anglais quand les discussions deviendront plus pointues.
Istvan, Kathleen et Thierry.


Dernier privilège
Pour ceux qui connaissent Bonlieu et la grande salle, C'est là, que nous avons, pendant une dizaine de jours, visionné les films, confortablement installé et surtout avec les conditions optimum surtout quand on vous présente un film en scope. 
Nous ne sommes que quatre dans cette immense salle, souvent accompagnés de visiteurs VIP comme Bruno Edera, producteur à la TV suisse romande, qui vient faire son marché pour ses émissions qu'il prépare d'avance. Il faut noter que la TV suisse Romande est une des plus fidèles (et anciennes) à Annecy avec une politique d'achat de courts-métrages que nos chaînes nationales ont mis du temps à rattraper.
Cette qualité de visionnage n'a pas perduré. Je crois que nous avons été le dernier jury a bénéficier de ces conditions exceptionnelles. La vidéo a remplacé les lourdes bobines (ce n'est pas non plus un mal pour les auteurs obligés d'envoyer leurs copies a travers le monde) puis, aujourd'hui, le DVD… encore plus pratique.
Travaillant avec une projection traditionnelle, il nous était difficile (même si nous en avions l'autorité) de faire des caprices ou de jouer avec les nerfs des projectionnistes qui, en cabine, se démenaient avec les bobines, 16 mm, double-bande, 35 mm, etc., etc.

La presse se déchaîne
Réception à l'Hôtel de ville en grande pompe pour nous  remercier de notre sacrifice. 
De g. à dr. : T. Steff, Jean-Luc Xiberras, en 1er plan non identifié, au second plan Francis Nielsen *, Itsvan Antal, Bob Balser*, Kathleen Houston, Marie-Noëlle Provent (président des Jica), Non identifé, Bernard Bosson, maire d'Annecy, Non identifiés. * Jury films commandités.


La Sélection : on sort les couteaux
Des révélations ?… Peut-être.

dimanche 12 août 2012

1970-80 Chasse gardée

Projet d'un centre de promotion/
démonstration/consultation/documentation/archives 
du cinéma d'animation




On trouve un peu de tout quand on fait du rangement. Voici un dossier de 8 pages (dont 3 de budget) que j'ai daté à l'emporte-pièce. Seul l'état du papier et le style de la frapper supposent que ces pages on été  rédigées lors de cette décennie. Reste à  découvrir l'auteur ou qu'il se révèle dans un commentaire.
Le Centre du Film d'Animation ne verra jamais le jour face aux bulldozers associatifs déjà en place. Chasse gardée.


1992 Les Arts animés

Ca bouge (toujours) dans l'animation

Le 2 juillet le Conseil d'administration se réunit. L'association a principal pour but  de diffuser des programmes  d'animation. Belle initiative, mais l'association ne survivra pas longtemps.
La cotisation est de 200 francs pour les membres actifs et de 100 pour ls adhérents.
Le bureau est constitué de Didier Brunner* (président) ; Michel ocelot (vice-président), Houël Caouissin (secrétaire) ; Stéphane Singier (Secrétaire) et Jean-Pierre Gibrat *(trésorier).

* Producteurs TEF (Trans Europ Film) nous nous  sommes cotoyer pendant près de deux ans autour de l'émission Télétoon diffusée sur France 2. Je reviendrai sur cette grande  aventure qui a débuté fin 82-début 83…